Du 22 au 24 septembre - Tanger - Mutxamel - Perpignan - Eyguières - Enghien Moisselles.

La vague Bravo, dont nous faisons partie, s’est mise en route sur l’aéroport de Tanger vers 11h, en cette journée du 22 septembre. Nous prenons contact avec la tour de Tanger sur la fréquence 119.5. Les instructions sont claires : décollage en piste 28 par le point Bravo, suivi d’un virage à droite pour contourner la ville via le détroit de Gibraltar, en passant par les points de report LINTO et XAVIR jusqu’au « flight Level 45 » (altitude 4500 pieds). Nous “collationnons” et décollons.

Voilà, les roues de notre appareil viennent de quitter à la fois Tanger, le Maroc et cet incroyable continent africain que nous avons tant aimé explorer depuis 2 semaines. Ce décollage ferme une page importante de ce voyage et en ouvre une autre pour parcourir les 2240 km qui nous séparent d’Enghien, l’aérodrome d’attache de notre Cessna.

Nous avons mis 3h20 pour rejoindre Mutxamel, puis 3h30 pour atteindre Perpignan le lendemain. Ce furent nos 2 dernières étapes avec le Raid, toujours aussi magnifiques, avec des survols de paysages très variés : mers, plaines, montagnes…

À Perpignan, nous avons salué une dernière fois les équipages et les membres de l’organisation avec qui nous avons partagé cette aventure. Puis nous avons mis le cap sur Eyguières le 23 septembre, où Vincent a pu retrouver sa famille.

Il ne restait plus qu’une dernière étape à parcourir en solo, le dimanche 24 septembre, pour relier Eyguières à Enghien-Moisselles. La météo était au beau fixe sur toute la route et les paysages de plus en plus verts. Je me suis posé à 14h39 (heure locale), après 3h30 d’un vol marquant l’étape ultime de ce voyage hors norme et hors du temps.

Pour autant, le raid n’était pas tout à fait terminé pour Vincent et moi. Il nous restait une dernière tâche à accomplir : celle de notre rôle de parrain et de pilote de l’aéropostale, que nous avons pris très à cœur. Nous avons donc pris chacun rendez-vous avec les classes des CP parisiens et les CM2 de Carry-le-Rouet, pour livrer le courrier des élèves de Laâyoune. Et à nouveau, nous avons organisé une visioconférence avec nos classes respectives de Laâyoune, pour que cet acte symbolique, mais ô combien important, puisse être partagé avec tous les élèves. Les marocains ont ainsi pu voir leur courrier être livré et discuter avec leurs nouveaux amis et correspondants français.

Ces liens, déjà joyeux, enthousiastes et forts lors des escales de Tarfaya et Laâyoune, se sont un peu plus resserrés entre nos deux pays. Les maîtresses des écoles concernées nous ont d’ailleurs confié leur désir d’entretenir ces correspondances.

Si nous devions citer un seul fait marquant de tout ce voyage, ce serait cette dernière image d’enfants joyeux qui s’échangent leurs courriers, discutent entre eux et se racontent des blagues. Symboliquement, c’est aussi le plus beau pied de nez que l’on puisse faire à tous ces murs qui se construisent dans le monde. Une fois de plus, l’avion a servi à relier les hommes, comme disait Pierre-Georges Latécoère, et il continuera de le faire —+