Du 18 au 19 septembre - Saint Louis - Dakhla - Tan Tan

Nous sommes le 18 septembre 2023. Nous avons déposé le plan de vol « GOSS – GMMH » (Saint Louis – Dakhla). Ce sera notre première formalité de départ pour entamer la longue remontée vers l’Europe. Nous avons parcouru 4500 km pour venir jusqu’ici. Il faudra même en faire un peu plus au retour, avec des escales parfois différentes. Tout ce qui s’annonce devant nous, nous fait toujours autant rêver : des survols maritimes, des zones désertiques, des montagnes, des merveilles de la nature… Impossible d’être blasé.

Deux différences importantes s’annoncent dès le départ : d’abord la météo, car des orages sont attendus dans la région de Nouakchott et plus au nord aussi, en plein désert. L’autre concerne notre altitude de croisière. Nous avions un « tapis roulant » à basse altitude à l’aller, grâce à un vent du nord qui nous poussait fort vers le sud. Au retour, ce sera l’inverse en altitude. Nous irons donc chercher ce vent porteur où il se trouve.

Vers Nouakchott, les orages étaient bel et bien présents. Nous avons dû slalomer pour éviter quelques trombes d’eau. Au nord de la ville, la pluie continuait à tomber sur un désert tantôt rouge, tantôt blanc. Nous nous sommes demandés si la région allait connaître une explosion de verdure et de fleurs, comme cela se produit parfois après un épisode pluvieux succédant à une longue sécheresse. Nous aurions aimé rester quelques jours dans la région pour observer ce phénomène, mais il fallait avancer.

Nous avons eu la chance de survoler à nouveau le parc national du Banc d’Arguin, avec ses motifs d’eau et de terre somptueux. La Mauritanie est sublime vue du ciel ! Comme tant d’autres régions d’Afrique. Cela donne envie d’y revenir pour mieux la connaître. Pur hasard ou publicité diablement bien ciblée, je recevais quelques jours plus tard une proposition de trek en Mauritanie dans ma boite mail, par une agence de voyage spécialisée.

Dakhla était à nouveau devant nous, entre la mer et sa lagune. Vincent a profité du vol pour programmer une approche ILS (Infrared Landing System). Ce système est couplé au pilote automatique pour aligner l’avion sur un axe et un plan d’approche, ce qui permet aux avions de ligne d’effectuer leur finale en toute sécurité, même par brouillard. Dans l’avion, nous n’avions plus qu’à gérer le régime du moteur pour obtenir la bonne vitesse. Avoir cela dans un Cessna, c’est royal !

Le lendemain, cap sur Tan Tan, en passant par Boujdour, Laâyoune et Tarfaya. Certains équipages ont pu réaliser une magnifique formation à trois avions pour saluer une dernière fois Tarfaya. De notre côté, c’est le « Fox Alpha Alpha » qui nous a rejoint au-dessus de la côte pour quelques minutes en patrouille. Piloter un avion tout en en observant un autre à ses côtés, est sans doute l’une des plus belles expériences pour un passionné d’aviation. Ces 3h30 de vol nous laisseront encore de beaux souvenirs.

Arrivés à Tan Tan et après avoir fait les pleins de carburant, nous sommes sortis de l’enceinte de l’aéroport pour retrouver un bon vieux Defender, le 4×4 mythique de Land Rover. Avant d’embarquer, nous avons pris quelques photos au bord du plateau sur lequel l’aéroport est érigé. La vue est à couper le souffle. Survoler le désert est une chose, l’observer depuis la terre ferme en est une autre. Au loin, on pouvait distinguer un îlot de vie au milieu de cette immensité aride. C’était Tan Tan.

Notre véhicule nous a fait descendre du plateau, puis a quitté la route pour nous conduire vers notre étape du soir. Le chemin ressemblait à peine à une piste, et très vite, notre chauffeur a suivi de simples traces entre buissons et rochers. Il sembla perdu à plusieurs reprises, revenant sur ses pas, hésitant, puis repartant à nouveau. Nous le regardions silencieusement, bien incapables de l’aider. Deux dromadaires broutaient un arbuste un peu plus loin, ne prêtant aucune attention à notre arrêt pour les photographier. Enfin, après avoir contourné une ancienne forteresse, nous avons aperçu le « Ksar », sorte de village fortifié, où nous avons passé la nuit. Une fois installés, nous sommes allé exploré le sommet d’un relief à proximité, pour mieux apprécier les environs. Nous étions totalement isolés, loin de toute pollution et agitation humaine. Le rêve éveillé se poursuivait —+